Devotion, la tête montante du Hardstyle français.

Devotion - Eskape Festival 2022

Devotion - Eskape Festival 2022

A l'occasion de l'Eskape Festival 2023, nous avons pu rencontrer et poser quelques à Devotion, la tête montante du Hardstyle français.

 

Pour commencer, est ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? 

 

Je m’appelle Alexandre, connu (ou pas) sous le pseudo Devotion et je fais de la musique axé Hardstyle depuis 2010 environ. Je suis Français et originaire de l’Est de la France. 

 

Certains te surnomment le pépitié, au vu de la qualité des sons que tu produis. Quel est ton parcours dans la composition musicale avant d’arriver à ce niveau ? 

 

Mon parcours je ne dirais pas qu'il est atypique, mais il est finalement très personnel. J’ai commencé la composition à une période où il n’y avait pas tout ce qui est tutoriel Youtube, peu d’aide d’internet finalement. Pour découvrir un logiciel c’était vraiment par soi-même et comprendre petit à petit à quoi sert telle fonction du logiciel et c'est ce qui a fait que moi et d’autres de ma génération qu'on s’est fait un petit peu tout seul à notre sonorité, notamment le Hardstyle me concernant. 

Devotion - Eskape Festival 2022

Etant amoureux de cette musique, je voulais faire ma propre musique, c’est vraiment passionnel. Grosso modo, c’est une passion depuis l’adolescence et plus j’en écoutait, plus j’avais envie d’en faire, et ensuite plus j’en faisait, plus j’avais envie de la jouer. Indirectement, l’esprit producteur s’est rencontré à une espèce d’esprit DJ, alors que je n'étais qu'un adolescent. C’est là que je me suis dit, c’est ça que je veux faire ! J’ai envie de faire de la musique, raconter des histoires et puis aller la raconter sur scène. 

Donc c'est du travail, du travail et du travail : c'est nul pendant des années et puis à un moment donné il y a des gens qui disent que c’est pas mal. En tant que producteur, on a souvent le syndrome de l’imposteur, tu n'y crois jamais et petit à petit il y a un travail mental qui fait que tu te dis que bah oui finalement ça commence à être pas mal, mais je peux faire mieux. A l’heure actuelle, je pense que j’ai atteint, d’un point de vue personnel et c’est très subjectif, ma maturité en termes de productions. C’est à dire une maturité dans ma créativité, dans ma façon de travailler et peut-être aussi dans ma façon de me remettre en question sur l’aspect Sound Design, le travail purement technique d'une musique. 

Xense b2b Devotion - Elektric Park Festival 2022

Tu as déjà produit de nombreuses musiques qu’on peut voir sur un peu toutes les plateformes de streaming. Est-ce que tu as un album qui fait partie de tes futurs projets ? 

 

OUI, écoute, vous êtes les premiers à le savoir et qui vont l'annoncer. Oui, actuellement, je travaille sur un album. J’ai déjà 10 morceaux de prêt pour un objectif idéal de 12. Ce ne sont que des morceaux en solo, exclusifs et pas de collab car ce que je veux c'est vraiment raconter une histoire. Ça fait des années que j’ai envie de faire un album, tout d'abord pour moi parce que c’est aussi un peu l’accomplissement de chaque producteur, c’est aussi un jour pouvoir se dire : j’ai fait un album. J’attendais pour le faire parce que je pensais que ce n’étais pas le bon moment dans le sens où je ne me sentais pas encore assez mature musicalement et je ne sais pas pourquoi mais cette année j’ai eu un déclic. J’ai beaucoup de choses à raconter, il faut que je le fasse et puis on verra ce que ça donne, mais ça sera vraiment basé sur moi, mes émotions personnelles, mes histoires et beaucoup de mélodies. 

Tu gères le label Akkros Records qui a été créé en 2019, pourquoi tu as monté ce label ? 

 

Pourquoi ? Je reviens un peu dans le passé pour recontextualiser car en 2015 j’avais eu l’opportunité de signer sur le label X-Bone, qui faisait partie de la maison mère Scantraxx Records aux Pays-Bas qui est une superbe opportunité en tant que producteur, en tant que jeune producteur. Là-bas, j’ai eu une expérience à la fois incroyable et à la fois mitigée sur le plan managérial et humain. Si tu veux, d’un point de vue musical et technique, j’ai énormément appris parce que là on parle vraiment à des professionnels et au pays source de ce style de musique. J’ai rencontré aussi beaucoup de personnes avec qui j’ai pu progresser, apprendre davantage, murir musicalement. Et d’un autre côté j’ai compris à un moment où je n’étais pas prêt dans ma vie, que c’était vraiment le business. Il faut être une machine, il faut rentrer dans le moule, il faut faire ce genre de choses. Alors attention, ça convient à des personnes et ça ne convient pas à d’autres. Moi c’est à cette période de ma vie que ça ne me convenait pas. Je n’étais pas prêt pour ça, j’étais trop passionné en fait. 

Donc à la fin de mon contrat là-bas, j’ai justement eu des soucis de créativité parce qu’on me demandait de faire des choses que je n’avais pas envie de faire. Je pense que pour beaucoup de producteur ça ne fonctionne pas. J’ai donc décidé de créer mon propre label pour être totalement libre et aussi donner l’opportunité à des artistes qui n’ont pas encore signé sur un label, d’avoir cette chance, alors évidemment avec un minimum de qualité, mais qu'eux puissent trouver cette créativité pour leur première expérience de label. Moi c’était ça mon idée première, on n’est pas bridé, tu fais ce que tu veux tant que c’est bien fait, que c’est propre, fonce, laisse toi aller, laisse aller ta créativité. C’est pour ça qu'à la base j’ai voulu créer un label. Ça a bien pris, à ma grande surprise, mais ce qui m’a le plus surpris, ce sont les artistes qui sont venus vers moi pour proposer leur son. Ils avaient tous leur signature et j’adore ça quoi, un artiste qui raconte ses histoires, qui a sa propre signature musicale. C’est là que je me suis dit, on peut aussi accompagner techniquement pour les faire progresser sur l’aspect purement technique mais en ne touchant surtout pas à la créativité, à la structure du morceau. C’était ça mon objectif avec Akkros, viens avoir ta première expérience et en même temps, on va progresser ensemble.

Tu viens juste de terminer ta prestation en B2B avec Damien RK, c’est quoi ta réaction, ton ressentie un peu à chaud sur cette édition d’Eskape ? 

 

J’ai plus d’oreilles ! De un à cause de Damien, et de 2 à cause de l’Eskape qui ont mis une sono, je vais rester poli, d’enculé ! Au-delà de ça, c’était une très bonne vibe pour un début de festival, début de week-end, ultra motivé. L’Eskape a déjà une âme j’ai l’impression alors que ce n'est que la deuxième édition mais dès la première il y en avait déjà une aussi, tu sentais l’attente dans les festivaliers, tu sens que ça faisait un an qu'ils veulent allez à Montilly-sur-Noireau pour aller à l’Eskape Festival. Avec Damien on s’est éclaté sur scène, on a la chance d’être très ami donc forcément, il n’y a rien de professionnel entre nous, on fait juste les cons sur scène puis on s’amuse en essayant d’amuser les gens et voilà. Ça a l’air de pas avoir trop mal plu parce que nous on a kiffé. 

Quels sont tes inspirations pour produire de la musique ? 

 

Tout sauf la musique. C’est la vie qui m’inspire, ça peut être une émotion, un état d’âme, un contexte, un évènement, ça peut être tellement de chose, même parfois ce qui m’inspire c'est de penser où je vais jouer la prochaine fois et j’ai envie de faire un morceau prévu pour cet endroit. Par exemple pour l’Electrobeach, 3 jours avant j’ai commencé un morceau qui était vraiment typé euphorique, qui se fondait vraiment sur la plage, je le voyais en fait dans ma tête et je me suis dit qu’il fallait que je le fasse. J’ai réussi à faire une version jouable pour l’EMF donc c'était top mais voila, tout et n’importe quoi me sert d’inspiration, c’est très vague. 

Dans tes projets, est-ce que tu as une envie de collaborer avec certains artistes si ce n’est pas déjà en cours ? 

 

Actuellement, je n’ai pas de collaboration car je suis focalisé sur mon album où je fais un travail vraiment très personnel et j’ai fermé tous les autres projets en cours. Notamment Army of Two, qui est un peu en stand-by. Sinon, il y a des artistes avec qui j’aimerais collaborer évidemment. J’ai la chance d’avoir déjà collaboré avec des artistes avec qui je voulais collaborer comme Damien RK, comme X-Pander, Kel d’un point de vue vocaliste. 

Après, si j’avais des collabs un peu rêvés, je pense qu’à l’heure actuelle ce n'aurait pas tellement quelque chose à voir avec mon style : Hard Driver. Je l’aime beaucoup, je l’adore. Sinon si je devais me focaliser sur les Français, parce que je suis Français, j’ai en optique une collaboration avec Time Art et j’aimerais, même si on n'en a jamais parlé, faire une collab avec Xense qui est quelque chose de tout à fait faisable. Ce serait quelque chose que j’aimerais bien faire parce qu’on a une très bonne complémentarité et puis on s’entend très bien donc pourquoi pas.

Damien RK b2b Devotion - Eskape Festival 2023

Tu es la motitié du duo Hardcode Army of Two et ça fait un moment qu’on n'a pas entendu parler de vous. Est-ce que tu as quelques news que tu peux nous teaser ? 

 

On a un morceau de prêt depuis des mois mais qu’on n'a pas sorti encore. Faudra qu’on y pense d'ailleurs. A l’heure actuelle, c’est moi qui ai bloqué le projet parce que je fais ce projet d’album et qu'on était d’accord avec Damien RK pour mettre en stand-by Army of Two pour que je puisse me consacrer à mon projet à l’instant T. Mais c’est loin d’être l’aura Army of Two. On va vraiment charbonner car l’idée c’est vraiment d’offrir quelque chose d'unique. La musique qu’on fait c’est pour la jouer. L’idée, c’est de faire du live 100% Army of Two avec nos délires, notre ligne conductrice très rock et un peu what the fuck avec surtout, beaucoup d’énergie !.

Est-ce que tu as une anecdote à nous raconter qui tes arrivé sur une de tes dates ? 

 

Alors, j'ai une histoire qui n’est pas une anecdote drôle ou quoi, mais c’est un geste qui m’a beaucoup touché entre guillemets de la part de Hard Driver. C’était à l’EMF lors de mon b2b avec Time Art il y a quelques semaines et il jouait juste après nous. C’est quelqu’un que j’admire beaucoup et on avait déjà pas mal discuté avant notre set mais mon anecdote c'est que pendant notre set avec Time Art, Hard Driver a stoppé sa conversation pour venir shazamer mon titre Apologise que j’étais en train de jouer. Pour te dire, je n’en revenais pas ! Après nos sets respectifs on a beaucoup parlé et il m’a même alcoolisé très fortement. 

Devotion b2b Time Art - Electrobeach Music Festival 2023 © Civade Media

Tient ! Deuxième anecdote : Hard Driver m’a mis une cuite il y a quelques semaines. Je vous jure, c’était mon barman, j’étais assis dans le transat dans le sable, il me ramenait des verres. On a beaucoup parlé et il m’a fait beaucoup de compliments et c’est une personne que j’admire énormément et je n’en reviens toujours pas en fait. Donc cette anecdote du mec en train de shazamer mon morceau sur le côté de la scène, je me dis : Mec, t’es Hard Driver, qu’est-ce que tu fais ? 

Army of Two - After Elektric Park Festival 2022

Est-ce que tu as un dernier mot à dire à nos abonnés ? 

 

Ce que je peux dire déjà aux abonnés d’ElectroWorld, c’est merci à vous de les suivre et de faire vivre ce média parce que sans ces personnes qui vous suivent vous ne pourriez pas couvrir autant d’événements, donc c’est un peu donnant, donnant. Et merci aussi à ceux qui vont lire cet article et merci aussi à Nathan et à son compatriote Théo, pour ce petit moment partagé ensemble. 

A propos de l'auteur
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Nathan


Fondateur et éditeur en chef



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