K-style, la jeune relève belge de la Hardmusic

K-Style - MPA Festival 2022

K-Style - MPA Festival 2022

Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? 

 

        Je m'appelle Quentin, plus connu sous le nom de K-Style. Je suis DJ compositeur de Hardmusic, j'ai 27 ans et cela fait un peu plus de 10 ans que je suis dans la musique électronique et sinon j'ai commencé à jouer de la guitare électrique il y a 14 ans.  J'ai découvert la guitare électrique chez un ami quand j'étais adolescent, il m'a prêté la sienne en me montrant 2-3 trucs et c'est venu d'instinct. J'ai insisté pendant des semaines auprès de mon père et à NoÀƒÂ«l il a été me chercher une petite guitare et c'est vraiment ce qui m'a donné envie de jouer de la musique. 

K-Style - Leuzevents Festival © Julien Antoine

        Je joue principalement du Rawstyle mais je peux aussi jouer tous les style : Hardstyle, Freestyle (Jumpstyle, Tekstyle...) ou encore Uptempo. J'adore également le Hardstyle mélodieux avec ces mélodies que j'adore intégrer à mes compositions, je trouve que ça fait un beau mélange. Je vais d'ailleurs pas mal me focus en 2023 sur l'intégration d'une vibe assez rock avec des rift de guitare dans mes compositions maintenant que j'ai pu voir qu'il était possible d'incorporer ça avec de la Hardmusic.

K-Style - So W'Happy Festival 2022

On t'a découvert avec ton set au Pulse Café que tu as diffusé le 4 juin 2017 sur ta chaine Youtube et qui est ta première vidéo. Qu'est ce qui t'a amené à lancer ta chaine Youtube ? 

 

        Déjà il faut savoir qu'avant de lancer ma chaÀƒÂ®ne Youtube que tout le monde connait, j'en avais déjà une autre oÀƒÂ¹ je publiais du contenu vraiment axé DJ et non youtubeur. Je mixait dans la région de Tournai notamment au H2O oÀƒÂ¹ j'organisais des soirées et dans des cafés quand j'avais 18-19 ans. J'étais content car je tournais bien au niveau régional mais comme je suis gourmand, j'en voulais plus donc j'ai réfléchi à un nouveau challenge pour aller plus loin. 

        Je me suis dit qu'il n'y avait pas encore de youtubeur spécialisé dans la Hardmusic et c'est quand j'ai commencé à faire des vidéos que j'ai découvert Macby ainsi que Felckin. Dans les commentaires sur les vidéos, on me disais que je proposais le même contenu et petit à petit j'ai réussi à me détacher pour proposer quelque chose de nouveau. J'ai alors réfléchi à faire des vlogs pour parler des festivals et partager ma passion ainsi que d'attirer un public qui n'écoute pas forcément ce style vers moi. La patronne de l'H2O elle m'a soutenu dans cette démarche et donc le premier vlog c'était au So W'Happy, j'ai acheté un peu de matériel 3 jours avant sans m'y connaÀƒÂ®tre en montage et je me suis jeté dans la bain en me disant qu'on verra bien. 

        J'avais réussi à avoir des accréditations vu que je bossais pour l'H2O et qu'ils avaient leur propre scène. Je me rappelle que j'avais accès à toutes les scènes mais je n'avais pas vraiment d'objectif, c'était plutôt un test : si ça fonctionne c'est super sinon ça fera un bon souvenir. La patronne de l'H2O, m'a dit que dès que j'aurais finis le vlog et le montage, elle l'enverrais au directeur du So W'Happy et si c'est cool, ils étaient d'accord pour le partager. Je vivais encore chez mes parents à ce moment là et du coup sans trop réfléchir je post le vlog et là j'étais en panique parce que j'avais peur que ça flop. Je vois peu de temps après une notification que le So W'Happy m'avait mentionné dans une publication donc j'étais super content puis tout est parti de là . 

K-Style - So W'Happy Festival 2022

Depuis la crise covid, tu lâches petit a petit les vlog pour te consacrer à la production, est ce que tu regrettes de ne pas t' y avoir mis avant ? 

 

        J'ai toujours fait de la composition, même avant YouTube. Je me suis rapidement dit que Youtube pourrait être intéressant pour mettre en avant mes compositions mais je n'avais plus le temps de faire la production avec les vidéos. J'étais rentré dans un cercle ou malheureusement l'algorithme te force à faire toujours plus de vidéo. Au début j'en faisait une par mois, puis une par semaine pour finir à 2 par semaine. J'ai tenu pendant un peu plus d'un an avec ce rythme et à ce moment là j'avais l'impression de tourner en boucle et je me suis demandé si ça me plaisait toujours. 

        Alors la question que je me suis posée à ce moment : est ce que je veux qu'on me vois comme un youtubeur ou comme un DJ ? Au début ça ne me dérangeait pas mais à force je me suis dit que je ne me considérait pas comme youtubeur de base. En septembre 2019 j'ai décidé de faire une pause car je n'avais plus de vie, j'étais toujours en train de chercher de nouveaux sujets, filmer ou faire du montage. Je ne m'en plains pas car c'était moi qui me donnait cette charge de travail et puis ça se passait bien, j'avais des bons retours mais à un moment donné je me forçait à faire des vidéos donc j'ai préféré faire une pause. 

        Le COVID a eu un gros impact négatif pour le milieu, c'était difficile de passer de sortir tous les weekend à rester chez soit mais c'était génial pour moi, ça tombait au bon moment. J'ai eu beaucoup de mal pendant la pandémie, je me suis senti très seul et c'était un peu plus galère de sortir des vidéos donc ça a confirmé ce que je pensais : Youtube c'est pas fait pour moi. Ce que je veux faire c'est de la musique et comme j'avais du temps devant moi je me suis fait un studio dans lequel je me suis enfermé pendant 1 ans et demi et j'ai composé à fond. J'avais retrouvé le plaisir du début, je m'épanouissais à nouveau et je n'avais plus qu'une seul hâte c'est que le COVID se termine pour sortir mes nouvelles productions et les jouer en live. Donc Youtube c'était très bien et ça le restera mais ce n'est plus fait pour moi.

Tu as eu l'occasion de jouer a Qontinent, Reverze, So W'Happy, Cap'tain, ... Quelles ont été tes émotions lors de ces moments ? 

 

        Incroyable ! Quontinent fut vraiment spécial car c'était le tout premier festival Hardmusic que j'ai fait en tant que public et à aucun moment je me suis dit qu'un jour je jouerai là bas. C'est impossible à anticiper ce genre de chose donc quand on appelle c'est un surréaliste. Et la prise de contact c'était vraiment bizarre car un jour j'ai reçu un message sur Whatsapp en disant qu'il restait un créneau de disponible et ils me demandaient si ça m'intéressait. Donc évidemment que j'ai dit oui et puis je me suis retrouvé sur la scène de Qontinent. Après on ne va pas se le cacher c'est aussi grâce à ma communauté Youtube qui me suit et je les remercie énormément car c'est grâce à eux que j'ai pu en arriver là. 

        Avec la pression j'ai très peu dormi avant le set et comme j'ai profité du festival le vendredi et le samedi, c'était compliqué. Avant de faire de la musique je suis avant tout un festivalier ! Et ce qui est drôle c'est que pendant le festival il y avait plein de gens qui me disaient dimanche on vient te voir. Je suis sorti de ma tente 3 heures avant mon set, je stressait énormément et j'en ai profité pour aller décompresser en me baladant dans le camping, il y avait personne donc c'était vraiment top. La scène s'est remplie à une vitesse incroyable pour un dimanche à 10h du matin, c'était juste génial de mixer dans ce festival, c'est un souvenir de dingue et c'est clairement un des meilleurs moments de ma carrière. 

Tu as pu jouer quelques fois en France, est-ce qu il y a des clubs ou des festivals francais que tu aimerais vraiment faire ? 

 

        L'Eskape déjà qui à l'air d'être super intéressant et comme je le dit souvent je suis toujours près à faire des kms pour venir partager ce que je fait. Il y a beaucoup de festival qui se développe en France donc c'est super pour la Hardmusic. Ca se développe petit à petit en France dans le bon sens et il faut que ça continue. Sinon forcément il y a Hardkaze qui est le Qlimax français avec un très bon showlight et une belle scénographie réalisé par les techniciens qui bossent pour Defqon.1, Qlimax et tous les mastodontes. Il a un potentiel énorme en étant dans le sud de la France et c'est vraiment un festival qu'il ne faut pas perdre. 

Hardkaze Festival 2023

        Il y a aussi l'Elektric Park Festival et rien qu'en voyant les photos il a l'air incroyable on se demande même si c'est en France. Moi je trouve ça génial d'avoir tout ces festivals en France et ça fonctionne. Le but c'est pas d'avoir des festivals pour dire qu'il y en a mais que ça fonctionne et comme il y a un public pour et bien c'est une dinguerie ! Après au niveau des club, il y a le Nexus à Paris qui est chouette et qui propose un bon programme avec ces écrans à 360À‚° ça à l'air dingue et le Warehouse à Nantes évidemment mais ça c'est juste mythique. Il fait partie des 70 meilleurs clubs du monde donc c'est une chance incroyable d'avoir ça chez vous. 

        Je me sent obliger de citer l'Amnesia qui fait rêver, ça fait des années que je voit des vidéos de ce club avec des DJ Snake, des Steve Aoki ou des Timmy Trumpet retourner ces milliers de clubbeurs. Quand tu es dans une boÀƒÂ®te de cette renommé là tu sais que tu as réussi a rendre ton style accessible mais ce n'est clairement pas dans mes projets, mais alors pas du tout. C'est plus un fantasme car honnêtement je ne suis pas sÀƒÂ»r qu'on verra un artiste Hardmusic là-bas.

Est-ce que tu as une anecdote a nous raconter et qui t'es arrivé sur une de tes dates ? 

 

        En vrai j'ai toujours de la chance car des problèmes sur scène ça se passe souvent avant ou après moi. Forcément j'ai eu plusieurs fois les platines qui beuguais, c'est un peu la base du métier de DJ du genre que la platine se met à faire des loop et que tu t'en rend compte bien trop tard une fois que tu te dis que tu as déjà entendu ce passage plusieurs fois. Du coup tu fais grands signes aux techniciens pour qu'ils viennent changer les platines pendant que tu prends le micro. 

K-Style - MPA Festival 2022

        D'ailleurs une fois c'était plutôt marrant, je mixais au Lions à Phalsbourg en Moselle et la platine a bugué donc le résident du club il est arrivé à quatre pattes en dessous de moi pour changer les platines et il me disait À¢Â€Âœje suis vraiment désolé d'être là à ce moment làÀ¢Â€Â, il était vraiment gêné vu qu'il était à quatre pattes en dessous de moi. Je n'ai eu que des petits soucis comme ça donc j'ai de la chance. Je n'ai jamais eu de scène qui s'écroule encore heureux ou moi qui passe au travers le plancher. Un jour il m'arrivera forcément une tuile et je me dirais quel idiot mais ce sont les aléas du direct.

Dans tes productions on retrouve aussi bien du Freestyle, du Rawstyle, de l'Uptempo, ... quelles sont tes inspirations ? 

 

        Déjà il y a tout ce qui est un influence rock pour les prochains titres qui sortiront. Pour tout ce qui est Hardmusic j'admire beaucoup le travail de Rebelion, Vertile et Rooler, le trio gagnant. Cependant je veux vraiment me détacher de ça musicalement mais évidemment que je vais chercher de l'inspiration là dedans car j'adore ce qu'ils font et l'univers qu'ils mettent dans leurs musiques. Je pense notamment au dernier album de Rebelion Artificial Intoxication. La vibe que Rebelion a mis dedans est superbe. J'aime bien quand c'est sérieux mais j'adore aussi quand c'est un peu original oÀƒÂ¹ ça part en sucette du genre l'esprit de Rooler très festif, je trouve que c'est important. Et puis pour Vertile son côté rock incroyable évidemment. 

Tu avais fait une collab avec RAWPVCK que l'on avais beaucoup aimé. Est-ce que tu as des collabs en préparation oÀƒÂ¹ que tu aimerais voir naitre ? 

 

        Alors oui, d'ailleurs j'en ai une qui est en préparation. Après moi je ne veux pas faire une collab pour en faire une, moi je veux vraiment que deux univers se mélange. De mon point de vue je ne sais pas si c'est très pertinent de prendre 2 artistes du même style, je souhaite vraiment qu'il y ai une plus value musicale. Je ne me dit pas quand je fait une collab À¢Â€Âœ tiens celui-ci est plus connuÀ¢Â€Â, ça ne m'intéresse pas. Je pense que la collab qui est en préparation ce sont 2 univers totalement différents même si on reste dans la Hardmusic et je pense que ça pourrait matcher. Donc si ça matche vous pourrez vous dire tiens c'est celle ci et sinon si ça ne matche pas ça restera un projet dans un carton comme souvent.

Quels sont tes futurs projets pour Youtube et pour K-Style ? 

 

        Sortir plus de tracks, qui me corresponde encore plus pour faire kiffer et danser les gens. Je vais incorporer un peu de rock dans mes nouvelles tracks pour apporter encore plus d'émotions car ce qui est kiffant c'est quand les gens viennent te voir et te dise : À¢Â€Âœj'étais vraiment mal et tu m'as fait remonter la pente avec ta musiqueÀ¢Â€Â. C'est une réelle satisfaction quand les gens viennent te parler des émotions qu'ils ont eu sur tes sons. 

        Sinon je vais continuer sur la lancée de 2022 avec comme ligne directrice de kiffer tout ce que je fait, ne pas me brider et ne pas m'enfermer dans une case. En terme de projets concrets j'ai beaucoup d'idée, je prend mon temps car je n'ai pas envie de me précipiter. J'ai vraiment envie de proposer quelque chose de qualité et d'abouti pour que les gens kiffent toujours plus.

 

Comment as-tu découvert la Hardmusic ?

 

        C'est marrant que vous me posiez cette question car c'est une question que je me suis posée il n'y a pas si longtemps que ça. Je vais être honnête, j'ai du mal à répondre à cette question dans le sens oÀƒÂ¹ moi je suis arrivé un peu via l'EDM. En fait, j'étais très fan de Hardwell et j'avais des potes à l'école qui écoutaient du Hard et quand j'ai entendu mes potes écouter ça je me suis dit : tiens, c'est lourd ça aussi ! Du coup, j'ai commencé à en écouter un peu, même si ce n'était pas spécialement ce que je préférait. 

        Au fur et à mesure que j'écoutais de l'EDM je me disais que j'aimerais bien que ce soit un peu plus violent et puis je suis parti un peu sur le côté Hard. Ma playlist elle a commencée à changer avec genre 75% d'EDM et 25% de Hard puis ça a fait 50%/50% puis ça fait 25%/75% et après il n'y avais plus d'EDM, il n'y avais plus que du Hard et c'est là que c'est parti. A partir de là j'ai commencé à kiffer, et puis le Hardstyle c'est un style qui est assez particulier à composer et je me rappelle que quand j'écoutais une musique je me demandais comment ils faisaient. J'étais hyper curieux de comment ça fonctionnait, je regardais des vidéos sur Internet, j'essayais de faire de la musique tout seul chez moi avec un programme et c'est ça qui me fait kiffer dans la musique.

        En plus le Hardstyle c'est une grande famille, tout le monde connaÀƒÂ®t tout le monde, c'est ça qui est bien. C'est un peu une ambiance familiale dans ce style de musique car malgré le fait que tu côtoies beaucoup de monde, ce sont souvent les mêmes personnes que tu vois. La musique c'est une chose, mais l'esprit qui gravite autour de la musique, c'est ce qui fait que tu restes. 

 

On voit de plus en plus d'artistes EDM/Mainstream qui jouent du Hard, comment vois-tu la scène Hard et EDM dans le futur ?

 

        Je trouve que c'est une bonne chose que la Hardmusic se démocratise et que de plus en plus de monde en écoute comme ça on se sent un peu plus compris. Je me rappelle une époque, quand tu disais que t'écoutais du Hardstyle, c'était un peu vite préjugé, mais maintenant je trouve qu'en 2022 ça passe déjà mieux. Les mÅ“urs commencent à s'ouvrir petit à petit. Quand tu vois Timmy Trompet qui en joue, Hardwell aussi qui en joue beaucoup et qui à même d'ailleurs fait une musique pour le Endshow de Defqon.1. Celle-là était dingue donc je pense que l'EDM et le Hardstyle ont toujours été un peu entre-mêlé mais je pense que le futur du Hard c'est la Techno. 

        Je ne dis pas que le Hardstyle va devenir de la Techno et inversement, mais je pense que les 2 univers vont aller chercher un peu chez l'un et chez l'autre des influences pour combiner tout ça et créer une évolution. On va surtout sur des sonorités qui sont de plus en plus agressives avec de la Raw, des BPM qui augmentent, À¢Â€Â¦ Moi ça ne me dérange pas du tout, je kiffe et tant que je kiffe, c'est le principal. Je pense qu'on va avoir le droit à cette influence un peu Techno/Hard mélangée, qui va donner quelque chose d'original et qui restera toujours autant agréable à écouter j'espère. Un peu comme ce que propose Devin Wild en fait. C'est une machine de guerre et j'ai bien aimé l'EP d'un point de vue artistique, maintenant c'est pas trop ce que moi j'écouterai tous les jours mais le travail derrière il est monstrueux en tout cas je ne sais pas si le style que Devin Wild fait va primer mais je pense que ça va être un mélange de tout.

Tu as lancé un festival virtuel sur Minecraft pendant le COVID Est ce que tu peux nous parler un peu de ce projet et son futur ? 

 

        Alors le Hardcraft, c'est une idée simple que j'ai eu avec des potes. Il n'y a plus de festival dans la vie, les gens sont bloqués chez eux, il y a une grosse demande de livestream, qu'est-ce qu'on peut réussir à faire pour combler cette demande ? Tout bêtement je joue à Minecraft et j'ai dis vas-y, on fait un festival sur Minecraft. Donc l'idée ça a débuté d'un délire entre nous et la première édition ça a pris des proportions inimaginables. 

Mainstage - Hardcraft Festival I

        Nous, on avait loué un petit serveur car on était parti dans l'idée qu'on allait être une vingtaine, qu'on allait faire un truc chill. Mais pas du tout ! C'était retransmis en live sur Twitch avec des vrais artistes qui mix et sur le serveur on était plus de 200 et j'ai fait : "Oooooh, on est beaucoup là ! Je suis désolé mais tout le monde ne va pas pouvoir entrer dans le serveur." Pour la première édition on avait Juks, Empira, Streiks & Kratchs et moi-même. On était 4 artistes, on avait fait des intros, on avait fait une scène et c'était vraiment du fait maison, vraiment à la main pour cette première édition. On ne pensais clairement pas que les gens allaient kiffer autant. Il y avait tellement de gens que le serveur laguait. On a dÀƒÂ» restreindre les accès parce que c'était juste pas possible pour vivre l'expérience. 

        A la suite de cette première édition, on s'est dit OK, ça fonctionne, on a kiffé, les gens ont kiffé, on refait la même chose. Et donc pendant toute la pandémie on s'est amusé à faire des éditions de ce festival en ligne et c'était vraiment cool aussi sur le plan artistique puisque ça permettait de mettre des artistes en avant. Moi, je me rappelle que tous les DJ qui ont mixé sur le Hardcraft étaient contents car c'était différent. Ils sont là derrière leur PC, occupés de sauter avec leur petit bonhomme derrière les platines, et nous on leur faisait un vrai show, comme si on était en festival. 

Mainstage - Hardcraft Festival II

        Sur la dernière édition on avait même timecodé les lights, on avait vraiment fait des pré-set avec tout un scénario qui se déroulait dans l'univers des jeux vidéos mais là on était vraiment à l'apothéose du concept. Honnêtement je pense qu'on n'aurait pas pu allez plus loin. Les events reprenaient déjà et avec le Hardcraft 4 on voulait vraiment faire une édition qui clotÀƒÂ»re cette période. 

Peach Castle - Hardcraft IV

        Hardcraft 4 on a mis un an à la réaliser avec une dizaine de personne à bosser dessus. Il y avait 3 scènes dans 4 biomes différents, avec tout un scénario et la Mainstage qu'on a réalisé c'est la plus belle récompense pour nous je trouve car quelques mois après, Intents festival a dévoilé sa Mainstage qui ressemble à 2 gouttes d'eau à celle qu'on avait fait. Alors attention, évidemment qu'il ne se sont pas inspiré du Hardcraft, mais pour nous c'est une énorme récompense car ça nous montre qu'on avait les bonnes idées et que c'était vraiment réaliste. 

Bowser's Mansion - Hardcraft IV

        Après pour le futur il n'y aura plus de gros festival Hardcraft parce que je pense que maintenant il est temps de sortir et de retrouver les clubs et d'aller en festival. Il y a un temps pour tout, il y aura peut-être quelques petits événements de temps en temps pour des petites occasions, mais plus le gros truc comme les gens ont pu le vivre pour avec la quatrième édition. Ce sera des plus petites éditions avec beaucoup moins de travail parce que c'est ultra chronophage. Là il faut être à temps plein là-dessus sur ce genre de projet pour pouvoir finaliser ça parce que le boulot derrière c'est monstrueux. 

Mainstage - Hardcraft IV

        Chaque feu d'artifice, chaque lights, chaque bloc, chaque petit truc c'est du code. Tu dois modifier le code du jeu aussi parce que Minecraft n'est pas prévu pour ça à la base, modifier plein de chose et faire en sorte que le jeu fonctionne toujours. C'était, beaucoup plus compliqué que la première édition oÀƒÂ¹ c'était encore avec de la redstone, des blocs posés un à un. Ce qui est marrant, c'est que ça m'a rappelé un peu l'époque oÀƒÂ¹ j'organisait des événements pour l'H2O, tu te pose juste en dessous les mêmes questions, c'est exactement la même logique, le même déroulement, la même trame que pour un événement en vrai. Vous pouvez d'ailleurs revoir cette dernière édition en entier.

Comme tu viens de le dire, tu as déjà créé des événements. Est-ce que tu as envie de retrouver ce côté organisateur et de développer des projets encore plus gros ?

 

        Plus gros, non. Enfin pas tout seul. Je travaille actuellement en collaboration avec Fragment Events, je leur apporte un coup de main pour tout ce qui est vision artistique. Du genre quels artistes booker, qui prendre à quelle soirée, sur les thèmes possibles, si il y a des intros à composer c'est moi qui m'en occupe, tout ce qui est l'aspect créatif en fait. J'adore faire ça par contre je fait un peu moins tout ce qui est logistique et administratif. 

        Je ne me considère pas comme faisant partie de Fragment Events mais ça ne me dérange pas de donner un coup de main aux organisations qui le souhaitent pour apporter une vision un peu plus artistique à leurs événements. Je sais qu'il y a certains organisateurs qui kiffent créer l'événement, la logistique mais tout ce qui est créativité c'est un peu plus compliqué. Du coup moi ça me fait kiffer. Après créer quelque chose de A à Z, pour le moment je n'en ressens pas le besoin. Ça m'intéresse un petit peu, mais c'est pas un besoin qui va arriver à court terme. C'est dans un coin de ma tête mais ça reste au stade d'idée.

K-Style - Fragment Event

La question des abonnés : tu n'as pas encore de de label, est-ce que tu as envie d'en avoir un et si oui lequel ? 

 

        Je suis extrêmement indépendant !J'aime bien bosser avec mon équipe entre guillemets : mon caméraman, mes modérateurs de discord qui m'aident en même temps pour gérer les lives sur twitch et ma copine aussi qui m'aide même si elle n'est pas du tout du milieu. Elle me permet d'avoir une autre vision. Je n'ai aucun problème à déléguer mais j'aime bien que tout soit centralisé. Jusqu'à aujourd'hui, je ne ressens pas le besoin de signer en label parce qu'au final ça se passe super bien en fait. Tout simplement. 

        Après la question c'est : est-ce que en 2023, le label est indispensable ? Je ne sais pas. Dans le temps peut-être mais là aujourd'hui je ne pense pas que ce soit quelque chose qui est vraiment indispensable, même si ça reste toujours intéressant dans le sens oÀƒÂ¹ sortir une track sur un label, évidemment que c'est intéressant, mais signer en tant qu'artiste pas forcément. Je trouve que la plupart des artistes qu'on voit actuellement sur la scène sont très indépendants. Genre Vertile n'a pas de label attitré même s'il bosse avec Q-Dance vu que c'est l'organisation principale de Hardmusic. Pareil pour Rebelion qui ont signé chez Dirty Workz dans un sous-label qui est leur appartient en fait. Sickmode et Rooler avec Agressive Records, le label leur appartient aussi. The Purge et Adjuzt avec Savage Squad c'est aussi leur propre label. Je pense que c'est bien d'avoir sa propre structure et puis de sortir tes sons dans des labels parce que forcément c'est toujours intéressant et c'est toujours bien de proposer ta musique ailleurs. C'est aussi gratifiant de voir ta ta musique sortir sur un Gearbox, un Dirty Workz ou un Scantraxx. 

        Donc non, je ne suis pas spécialement ouvert à partir signer sur un label et me dire OK, moi je fais partie de ce label mais je suis ouvert à proposer mes tracks à différents label, que ça passe ou non. C'est plutôt comme ça que je conçois le truc.

 

Est-ce que tu as un dernier mot à dire à nos abonnés ? 

 

        Et bien merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire l'interview. Merci à vous aussi d'être venu en Belgique dans mon salon sous ce beau temps belge. Non je rigole il pleut toujours en Belgique, c'est plus de 200 jours par an je crois. En tout cas merci à ceux qui ont lu tout l'article, c'était un un bon exercice pour moi de faire cette interview, j'aime beaucoup ça et puis j'espère tous vous revoir bientôt en festival ou en club autour d'une bonne bière.

K-Style - Leuzevents Festival

Un grand merci à K-Style pour nous avoir accueilli chez lui pour la réalisation de cette interview. On vous invite bien évidemment à le suivre sur Instagram et Facebook pour ne pas manquer ses prochaines dates et ses prochains sons.

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Nathan


Fondateur et éditeur en chef



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