L'Uptempo à la française avec Soulblast

ÀƒÂ€ l'occasion de la soirée "Rave in Da Club" au Warehouse de Nantes le 21 octobre, nous avons eu l'occasion de pouvoir poser quelques questions à notre prodige français de l'Uptempo Soulblast.

 

 Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter pour ceux qui te ne connaissent  pas ?

 

        Je m'appelle Stéphane Cornu, j'ai 28 ans et on me connaÀƒÂ®t mieux sous le nom de Soulblast ou plutôt SAUlblast car c'est naze de dire SOUlblast. Je suis DJ Producteur de Hardcore/Uptempo. Je viens de Lyon et plus exactement du Beaujolais à la base. Ca fait maintenant 1 an et demi que j'habite aux Pays-Bas à côté d'Amsterdam.

Soulblast - Eskape Festival 2022 À‚© Lucas CHL

 Tu as commencé à mixer en jouant  un peu tout style de Hardmusic comme du Hardstyle, de la Frenchcore et même du Rawstyle puisque tu as sorti un titre sur un label. Pourquoi as-tu choisit de te tourner vers l'uptempo ?

 

        Dans la musique, j'ai toujours fait ce que j'aime faire. Au tout début, j'ai commencé à l'école de DJ à Lyon oÀƒÂ¹ je jouais tout styles musicaux et j'habitais en montagne. Je travaillais dans un pub et l'avantage de travailler en montagne toutes les semaines, c'est que tu as une clientèle différente. Une semaine se sera des anglais, la semaine d'après des italiens puis après tu avais les Lyonnais qui étaient en vacance, puis Paris, .... Chaque semaine, il fallait que je m'adapte à la clientèle et mon challenge, c'était d'amener le client vers la Hardmusic tous les soirs. J'ai fait ça pendant 3 ans en les amenant vers le Hardstyle, la Frenchcore ou même l'Uptempo, voire pire des fois. Puis à côté, je retournais de temps en temps sur Lyon pour faire des dates en tant que guest oÀƒÂ¹ je jouais du Raw à l'époque et des fois un peu plus. 

Soulblast - UCPA Lyon 2017

        J'ai découvert l'Uptempo en allant à Brutality à un nouvel an qui est une soirée au Pays-Bas qui a lieu chaque année et je suis revenu le 1er janvier à Lyon en me disant : c'est ce que je veux faire et rien d'autre. Le lendemain j'ai tout mis de côté et je n'ai fait que de l'Uptempo, du Hardcore. Ensuite, j'ai arrêté de travailler en Station puis je suis revenu chez mes parents et je me suis fait un studio de production dans lequel je me suis enfermé pendant 1 an. Après 1 an de production, de fil en aiguille, je me suis fait booker à droite à gauche et ça commencé comme ça. 

 Dans une précédente interview, Hysta nous faisait part de ses difficultés de transport lorsqu'elle vivait en Bretagne, est-ce que tu avais ce même problème à Lyon avant de déménager aux Pays-Bas ?

 

        Je n'ai pas spécialement eu ce problème avec les différents types de transport qu'il y a Lyon. J'habitais dans la campagne à côté, mais tu avais toujours de quoi faire dans tous les cas. Tu pouvais prendre l'avion, le train ou la voiture. En général, je prenais la voiture, on partait à plusieurs, c'était plus simple. Donc non, je n'ai jamais eu le souci de transport. En revanche, le plus embêtant c'était de revenir car pour l'aller ça se passe rapidement puisque tu étais content d'y aller, mais le retour c'était un peu plus fatigant. C'est pour ça que je suis parti habiter là-bas.

Soulblast en plein closing de la première soirée de l'Eskape Festival

Tu fais désormais parti de la fameuse agence BKJN oÀƒÂ¹ se trouve certains gros noms de la Hardmusic tel que Dr.Peacock, Dimitri K., The Dark Horror, The Sickest Squad, Da Mouth of Madness, ... Comment en es-tu venu à signer chez eux et qu'est-ce que t'apportes cette agence par rapport à d'autres ?

 

        Une agence de Booking, c'est ce qui va t'apporter une sécurité que je n'avais pas avant. Je suis toujours à mon compte, mais avant, je n'avais pas d'agence donc c'était un contrat verbal entre moi et la personne qui veut me booker. C'est basé sur la confiance. Avec l'agence, c'est une sécurité et je sais que je vais être payé, que l'hôtel et le voyage seront réglés en amont et ça permet de faire la chose de manière plus professionnelle. Pour la signature à l'agence de booking, il faut que je vous raconte une petite anecdote. En 2019, j'étais à Hard Island (un festival Hardmusic croate sur une ile ndlr) et il y avait la soirée BKJN. 

        Le lendemain matin, j'étais en after et j'ai reçu un message Instagram de BKJN qui me demandait si j'avais une agence de booking. J'étais en vacances sur une ile et je n'arrivais pas à en croire mes yeux. Je me suis dit : c'est un rêve ! C'était incroyable puisque tout ce que j'avais entrepris jusqu'à maintenant, c'est passé du côté professionnel et il me prenait au sérieux et j''ai sauté sur l'occasion. Malheureusement je n'ai pas eu de chance car ma carrière à commencée fin 2019, j'ai fait 2 dates et la pandémie est arrivée donc je me suis retrouvé sans rien pendant 1 an. J'étais dégouté, je commençais juste et on me dit tu restes à la maison. Dans ces moments là, tu ne sais pas si c'est de ta faute ou de ce qui se passe autour de toi. Après la reprise, j'ai recommencé les bookings puis il y a eu une évolution continue, c'est grâce aussi au bouche-à-oreille.

 Justement, tu as eu l'occasion de te produire sur de nombreuses scènes prestigieuses en Europe dont Defqon.1, Intents Festival, Titanium, Snakepit ou encore l'Electric Love Festival en Autriche. Quelle est la date qui t'a le plus impressionné et pourquoi ?

 

        Defqon.1 parce que cette année j'ai eu la chance d'y jouer. Quand ça fait 5 ans que tu y vas en tant que festivalier et qu'au bout de la 6ème année tu te retrouves de l'autre côté de la barrière, ce n'est pas la même chose. C'est juste incroyable, je n'arrive toujours pas à réaliser puisqu'à chaque fois que je ferme les yeux, je me dis que j'ai joué à Defqon.1. C'est une récompense de tout le travail et je suis vraiment fier de cette date.

Certains artistes ont un petit rituel pour surmonter le trac avant de monter sur scène, comment te prépares-tu à quelques minutes du show ?

 

        Un vieil ami m'a conseillé et m'a dit : si tu es un peu stressé dans ta tête, lors de la prise de micro tu te dis À¢Â€ÂœNi**e sa mèreÀ¢Â€Â et tu y vas sans réfléchir. Il y a toujours cette petite appréhension le premier jour, surtout quand tu lances ta première track et que tu ne sais pas comment le public va réagir. Après que ce soit parti, le stresse part.

Tu as réalisé de nombreuses collaborations avec des artistes de marque dans l'Uptempo comme The Dope Doctor, Chaotic Hostility ou encore MC Robs, as-tu d'autres artistes avec qui tu aimerais collaborer ?

 

        Moi je n'ai jamais dit non à une collaboration, je m'en fiche que tu sois Chirac ou un autre. La musique c'est un partage, donc un rêve de collaboration je n'en ai pas spécialement du moment que la collab a un sens ou raconte une histoire. J'ai d'autres collaborations prévues avec de gros noms comme F-Noize pour la Snakepit et d'autres tracks avec d'autres gros noms qui ne sont pas encore sortie. Il y a de belles collabs prévues pour l'année 2023 et pas que de l'Uptempo. Il y a par exemple une collaboration avec un artiste français qui est déjà venu au Warehouse et qui ne fait pas de l'Uptempo et qui porte le nom d'une marque de bière. 

        C'est ce genre de collaboration que j'adore faire. Je préfère faire des collaborations avec ce genre de gars oÀƒÂ¹ l'on va faire quelque chose d'original, une track qui sort de l'ordinaire. Ce que je n'aime pas c'est quand il y a un DJ qui fait une chose qui fonctionne et que tu en as 10 autres qui vont refaire la même chose. Le but de la musique, c'est du partage d'émotions. Tu ne peux partager ta propre émotion en copiant car les émotions sont propre à chacun. Pour moi c'est hyper important de garder le côté original de ta musique et de partager ça.

Tu as sorti ton album Doomsday l'an dernier et tu as multiplié les dates cette année, quels sont tes projets pour 2023 ?
 

        Beaucoup de projets avec pas mal de tracks qui sont déjà finies et en programmation. Malheureusement ce qui marche aujourd'hui c'est de sortir les tracks les unes après les autres. Par exemple si tu sors 3 titres, même si les 3 sont de très bonnes tracks, il y en aura qu'une qui sortira du lot et les autres vont se faire oublier. 

On voit un essor certains de la Hardmusic en France ces derniers mois, mais aussi envers l'Uptempo dont les Français sont assez friands. Comment vois-tu cette évolution en tant que artistes ?

 

        La Hard Music en général, elle est en train d'exploser en France et partout en Europe. Ce qui m'a fait le déclic, c'est de voir du Hardstyle sur la mainstage du Tommorowland. Pour moi, c'est la chose qui m'a fait prendre conscience que la Hard Music en général est en train d'arriver. Quand tu arrives sur la mainstage du Tommorowland avec des artistes de Hard Music qui cartonnent énormément ça ne peut être que du positif. La Hard Music se développe énormément en France aussi, les clubs mettent la main à la pâte comme ici au Warehouse, il ne peut y avoir qu'un bel avenir pour la Hard Music en France. Je suis à 100% derrière.

On a été surpris de te croiser dans la fosse du Parc des Princes en juin pour le show de DJ Snake ce qui est vraiment l'opposé de l'Uptempo puisque c'est de la musique très mainstream qui tourne sur toutes les radios. Qu'écoutes tu quand tu as un peu de temps libre ?

 

        Absolument de tout ! Avec ma chérie, on peut autant écouter de l'opéra qui peut nous donner de gros frissons comme sur du Hardstyle ou du Hardcore. J'ai l'esprit très ouvert, j'ai beau jouer de l'Uptempo et je peux aimer un peu de tout. Le show de DJ Snake était incroyable et j'ai vraiment passé une soirée de dingue d'autant plus que je jouais à Epinal quelques heures après. Mercredi soir, j'étais à l'ADE d'Amsterdam, j'ai passé la soirée de Yellow Claw et j'ai croisé par hasard Act of Rage qui m'a demandé ce que je faisais ici. Je lui ai répondu : la même chose que toi (rire) ! Quand tu aimes la musique, c'est un partage d'émotions peu importe que tu joues du Hardcore ou du Rap.

As-tu une anecdote à nous raconter qui t'ai arrivé sur une de tes dates ?

 

        Alors c'était à Timeless, il y a maintenant 2 ans. On arrive là-bas, c'est autour d'un vélodrome et la scène était au milieu. Je ne sais pas pourquoi cela attire toujours les guêpes. On arrive derrière, on commence à boire quelques verres puis les guêpes venaient pour rentrer dans les verres. On était obligé de mettre la main dessus pour éviter ça. Par contre le festival était trop bien, mais la journée pour moi à été horrible (rire). J'arrive, je monte sur la scène, je monte les escaliers puis je sens une guêpe qui se pose sur moi et là elle me pique dans le cou. Je me suis dit impeccable, ça commence bien. Une fois sur scène, je m'accroupis pour brancher ma clé et le DJ avant moi ne me vois pas et me met un gros coup de coude involontairement dans le visage. PiqÀƒÂ»re de guêpes + coup de coude, mais tout va bien (rire). Je mets ma clé, il faisait hyper chaud, je commence à boire et quand je repose mon verre, une dizaine de guêpes rentre dans mon verre et là, j'avais tout gagné.

Soulblast - Timeless Festival

 En ce moment c'est l'ADE à Amsterdam, une semaine entière dédiée à la musique électronique et qui réunie tous les acteurs du milieu, plus de 1500 évènements et conférences d'artistes, labels, organisateurs, ... Est-ce est-ce que tu as pu participer à quelques événements et rencontrer du monde ?

 

        J'y suis depuis 3 jours, j'ai rencontré beaucoup de monde. Je suis là-bas depuis mercredi soir donc j'ai assisté au show Holo d'Eric Prydz, après je suis allé à la soirée des 15 ans de Dirty Workz. Jeudi soir, j'étais à la Barong Family avec Yellow Claw, ... puis ce soir, je suis ici au Warehouse et demain, je retourne à Rotterdam. L'ADE, c'est vraiment incroyable si tu aimes la musique, il faut y aller, prendre une semaine de vacances à ce moment-là même voir 2 pour la récupération (rire).

 La question de l'abonné (Medhi1712) : est-ce que mixer à l'Exit Pub de Montgenévre te manque ?

 

        C'était ce que je te parlais au début, c'est le pub oÀƒÂ¹ je travaillais en Station. Oui ça me manque car j'adore jouer de la musique et ce qui me motivait c'était d'aller chercher les gens. J'avais autant un anglais de 45 ans et à côté une parisienne de 15 ans. Mon défi c'était qu'il fallait que tu accroches avec ta musique lui et elle ainsi que les autres clients. Cela m'a permis de développer ma culture musicale. Je suis content d'avoir fait ça. A noter aussi qu'en 3 années de ma vie j'ai perdu 30 ans d'espérance de vie donc est-ce que ça me manque, oui et non (rire) .

Soulblast - Serre Chevalier

Pour finir, as-tu un dernier mot à dire à nos abonnés ?

 

        Rave on ! Juste kiffer, profiter avec les copains sans trop vous retourner dans tous les sens. Quand tu vois ce que l'on a en France, il y a des pays comme l'Italie ou l'Espagne oÀƒÂ¹ ils n'ont pas autant de choses que nous. Ca commence à arriver dans ces pays-là mais profiter et réaliser la chance que vous avez d'avoir tous ces clubs, festivals et cette diversité culturelle à votre disposition.

 

Un grand merci à Soulblast pour cette interview. Si vous souhaitez connaitre toute son actu, on vous invite à vous abonner à sa page Facebook et Instagram.

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Anthony


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