Lil Texas - Fearz by Karnage À‚© Le Yakographe
A l'occasion de la toute première soirée Fearz de Karnage au Bikini Toulouse le 18 mars dernier, nous avons eu l'occasion de poser nos questions à Lil Texas. Nous sommes très fiers de vous présenter la toute première interview de Lil Texas en français.
Pour commencer, est ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Salut ! C’est Lil Texas, le cowboy du Hardcore. Je viens des ÀƒÂ‰tats-Unis, originaire du Texas, mais je vis maintenant à Los Angeles pour être plus précis.
Est-ce que tu as apprécié ton set ce soir ?
À¢Â€ÂŠ Oh mon Dieu c’était trop bien ! J’ai vraiment aimé. J’aime la France et les français sont vraiment les meilleurs, ils sont incroyables.
Avant de démarrer ta carrière en solo, tu étais membre du group M|O|D, pourquoi avez-vous choisit de stopper ce groupe ?
Waouh ! Vous avez fait de sacrées recherches. Alors en fait c’était en 2014/2015 et on faisait de la Trap et des choses qui s’en rapprochent. Nous avons en quelque sorte évolué et nous avons tous commencé à vieillir. Nous avons juste suivi notre propre chemin musical mais aussi nos vies personnelles. Nous sommes juste séparés pour la musique mais nous sommes toujours amis à côté de ça.
En avril 2022 tu as sorti ton premier album À‚« Faster À‚», comment tes fans ont-ils accueillis ce projet ?
Ca s'est très bien passé mais j'étais vraiment nerveux à sa sortie. C’est un album et c'est beaucoup de tracks à la fois et vous vous dites À‚« Oh mon Dieu, j'espère que les gens vont aimer À‚». On se pose beaucoup de question du genre : Et si ça flope ? Mais pour moi non, la réponse a été vraiment bonne et j'en suis fier. Petite exclue : restez connecté car j'ai un nouvel album qui sort dans environ un mois et demi, 2 mois, juste le temps de tout bien finaliser.
En tant que DJ producteur américain, est-ce que tu ressens une différence entre le public américain et le public français ?
Ce que je remarque c’est que le public français est vraiment dédié et il est à fond sur tout le set alors que généralement le public américain est plus là pour s'amuser entre amis, se divertir et rencontrer des gens, c'est beaucoup plus mignon. Cependant ce que je remarque le plus, c’est que quand je suis en Europe, je peux et je joue plus Uptempo. Je joue beaucoup plus rapide alors que je joue a un peu plus de 160 bpm quand je suis aux ÀƒÂ‰tats-Unis. Je ne sais pas si les ÀƒÂ‰tats-Unis sont tout à fait prêt pour un set full Uptempo mais j'aime aussi jouer des choses comme du Rawstyle donc ça me va très bien.
Tu as ton propre label Texcore avec lequel tu organises des soirées. Est-ce que c'était important pour toi de montrer la présence américaine dans la scène Hardmusic qui est largement dominée par les hollandais ?
Oui vraiment ! Vous savez, il y a tellement de gens aux ÀƒÂ‰tats-Unis qui aiment le Hardcore. Il y a tant de fans et donc si je peux représenter cela et l'amener sur de plus grandes scènes et clubs et être capable de vendre des billets pour que les promoteurs acceptent de me booker, alors c'est vraiment le but parce que j'aime la musique, j'aime le Hardcore, le Hardstyle, l’Uptempo, le Rawstyle, la Terror, l’Indus, j’aime tous les styles. Il y a beaucoup de gens en Amérique qui produisent et aiment ça depuis 25 ans et j'en ai 30, alors oui c’est important pour moi de développer le mouvement américain.
Peux-tu nous parler de l'évolution de la scène Hardcore américaine ces dernières années et de quelques jeunes américains que tu apprécies ?
Oui, alors pour commencer je pense que je dois rendre hommage à Lenny Dee, Rob Gee, Omar Santana ou DJ Delirium qui ont été les premiers à se lancer. Il y a beaucoup de gars qui étaient là avant moi. La scène existe depuis les années 90 donc pouvoir porter ça ou au moins en faire partie de nos jours c’est vraiment cool. Après je ne suis pas seul, il y a aussi mes amis Yosuf, Dionysus, Dead X, Water Spirit, Equal 2, À¢Â€Â¦ qui s'en sortent plutôt bien. Il y en a tellement d'autres que je ne pourrais pas tous les citer mais je pense particulièrement à Levenkhan qui ne vit plus aux ÀƒÂ‰tats-Unis mais qui est américain et qui fait un très beau parcours aujourd’hui. Il y a tellement de gens, c’est vraiment cool !
Peux-tu nous raconter une anecdote particulièrement marquante qui t’est arrivée sur une de tes dates ?
Laissez moi 30 secondes pour réfléchir car j’ai vécu tellement de choses folles que c'est compliqué à vous citer quelque chose. En fait si je sais ! Rien que d’y repenser ça me donne des sueurs froides. Alors c’était au Mexique, j'étais en boxer, donc en sous-vêtements comme je fait régulièrement, et un mec en face de moi était dans la foule en sous-vêtements lui aussi. Il était sur les épaules de son pote mais pas de façon assise comme on voit souvent, il était carrément debout !
Il n’était vraiment pas stable et en quelques secondes il est tombé et il s’est fracassé au sol sans que personne ne le rattrape. Je le regardais à ce moment là et quand je l’ai vu s’effondrer j’ai eu peur pour lui. Je me suis juste dit qu’il fallait que je me reconcentre pour enchainer la prochaine track mais j’étais vraiment pas bien. Il s'est relevé et il était complètement en délire sur les kicks et moi j'étais genre : À‚« Mais tu vas bien mec ? À‚». Il y a des gens complètement fou des fois.
En France quand on évoque le nom de Lil Texas, on nous répond tout de suite "ah oui, celui qui mixe toujours en boxer ?". Peux-tu nous expliquer d'oÀƒÂ¹ vient ce rituel quand tu enlèves ton pantalon sur scène ?
Ok alors en fait pendant la pandémie il y avait plein de livestream et moi j’ai participé entre autre à certains d’Insomniac. Ça se passait dans une vallée au nord de Los Angeles, au delà des montagnes. Il faisait tellement chaud dans la vallée ! Pour vous expliquer, quand il fait 30À‚°C à Los Angeles il en fait presque 10 de plus dans cette vallée. C’est vraiment énorme et il n'y avait pas de climatisation dans le lieu du tournage. Donc j'enregistre ce liveset dans un hangar sans climatisation et j’étais obligé de porter un masque à cause de la pandémie. Et là j’ai littéralement cru que j’allais mourir.
J'avais tellement chaud que je me suis dit, tant pis je vais enlever mon pantalon. Et j'ai tout simplement enlevé mon pantalon parce que fallait que je respire, j’avais besoin d’un peu de fraicheur (visible à 35'53''). Donc j'ai juste commencé à le faire à ce moment là et puis à l’Electric Daisy Carnival, il faisait très chaud aussi et donc je me suis déshabillé à nouveau. C'est devenu quelque chose que je fais habituellement à la fin de mon set quand il reste 2/3 tracks et que j’ai besoin d’un dernier boost d’énergie. Maintenant je me met en sous-vêtements et j'essaie d'en faire un moment spécial pour le show.
Tu es originaire de Dallas au Texas et c'est peut-être un peu cliché, mais est-ce que tu écoutes de la country dans ta vie de tous les jours ou es-tu dans le Hardcore à 100% ?
J'écoute beaucoup de musique et des choses très différentes. Mais oui j'adore la musique Country, surtout la Country des années 90 comme Boot Scootin' Boogie, les choses très classiques qui vont parfaitement avec l’ambiance des Honky-Tonk, comme autrefois. Il y a des artistes comme Garth Brooks et Brooks & Dunn que j’aime beaucoup, même si Garth Brooks est arrivé un peu plus tard, mais Brooks & Dunn et Travis Tritt c’est parfait ! J’aime vraiment ce type de Country. Sinon j’écoute pas mal de Métal aussi, du Grincore, de la Punk, beaucoup de House Music en ce moment du genre la UK House, j’écoute vraiment de tout en fait.
As-tu un dernier mot à dire à nos abonnées ?
J'aime tellement la France. Sérieusement ce pays est incroyable avec des gens super sympas. Je sais bien que ce n'est pas le stéréotype typique des français, mais mon expérience a été incroyable et tout le monde m'a traité si bien. L’énergie est incroyable, la nourriture évidemment exceptionnelle et il y a de très bons musées. J'adore les musées et j'aime la France pour ça.
Quand j’ai joué à Strasbourg, on m’a fait manger des sortes de pizzas. Je ne sais plus le nom mais c’était succulent. Il y avait de la crème fraiche et des lardons sur une pate de pizza, je crois que c’est un des meilleurs plat que j’ai mangé (ndlr : c'est la fameuse flammekueche alsacienne). Et pour finir, vous savez quoi ? L'Amérique ne serait pas un pays sans les français. Vous êtes venus et vous avez dégagé les anglais pendant la Révolution. Alors merci la France, je vous aime !